Hervé Le Corre à l'honneur

"Hervé Le Corre n’est pas du genre à accrocher la lumière, préférant la discrétion et le calme de Pessac, dans la région de Bordeaux, où il aime écrire environné de livres et de cartes avec vue sur son jardin. Et pourtant, sans en avoir l’air, Hervé Le Corre est en train de s’imposer comme un des plus grands auteurs de romans noirs français", écrit si justement la journaliste et romancière Alexandra Schwartzbrod en 2019 dans Libération. 

 

Le professeur de lettres qui a commencé à écrire à l’âge de 34 ans est aujourd’hui l’un des auteurs français de romans noirs les plus reconnus dans l’hexagone. Son écriture d’une grande puissance évocatrice, sa maîtrise du rythme, son style ciselé et l’extrême attention qu’il porte aux ambiances et aux personnages de ses romans placent incontestablement Hervé Le Corre parmi les grandes voix du roman noir français, aussi est-il l’un des auteurs les plus primés du polar en France.

 

Il remporte à deux reprises le Prix Mystère de la Critique en 2005 avec L’homme aux lèvres de saphir (également récompensé par le Grand Prix du Roman Noir de la Ville de Paris) et en 2010 avec Les Coeurs déchiquetés. Ce roman sera également lauréat du Grand Prix de Littérature Policière en 2009. Avec Après la guerre, Hervé Le Corre remporte en 2014 le prix Le Point du Polar Européen, le prix Landerneau, le prix Michel-Lebrun et les Trophées 813 en 2015. En 2018, son avant dernier roman Prendre les loups pour des chiens est récompensé par le prix Rivages des Libraires. Son dernier roman Dans l’ombre du brasier est sorti en janvier 2019 chez Rivages/Noir. 

 

À l'occason de la Nuit des Bibliothèques #3, les bibliothèques de la métropole bordelaise donnent carte blanche à l’écrivain pendant la première quinzaine du mois d’octobre. Rencontres croisées avec ses auteurs de polars coups de coeur, lectures théâtralisées d’oeuvres choisies, ateliers d’écriture créative et audiothéâtre sont au programme de cette quinzaine placée sous le signe du polar et du roman noir. 

 

 

 

" J’ai toujours aimé les châteaux forts. J’en avais un quand j’étais gosse, avec donjon, créneaux et pont-levis. Des heures de combats. Des journées de siège condensées en quelques instants par mes scénarios toujours réinventés. Quand j’en visite un, aujourd’hui, je retombe en enfance. Impossible de ne pas imaginer, rêvasser. On voyait à la télé en noir et blanc les aventures d’Ivanhoé, de Robin de Bois. Combats. Chevauchées. Je vivais toutes ces vies, je frémissais à ces dangers. Cent fois.

 

On vit pareillement des milliers de vies différentes en lisant. Je crois bien que le plaisir de lire m’est venu de ce désir d’enfant cherchant dans les images l’aventure, l’inconnu, l’extravagant. Le grand frisson. La rêverie.

 

Il est d’autres châteaux forts où résident tous les rêves, les pensées, les destins de milliards d’êtres de papier qui se taisent et se tiennent tranquilles renfermés dans les livres clos. Briques compactes dont sont faits ces châteaux fabuleux, qu’on dit en Espagne. Des châteaux forts grands ouverts sur les villes et les villages. Plus de pont-levis ni de mâchicoulis. Fini les meurtrières (on trouvera seulement quelques meurtriers dans les polars), nul cerbère à hallebarde à la porte. Châteaux forts seulement des mystères, des rêveries, des voyages qu’ils offrent au visiteur curieux.

 

Châteaux forts où toutes les enfances sont à nouveau possibles : cet âge si lointain et si proche, cette petite flamme qui tremblote toujours et qui alors se ranime. Où des parenthèses s’ouvrent qu’on n’a pas envie de refermer.

 

Châteaux forts où combattent, mine de rien, tenant bon la position, osant d’héroïques sorties, ouvrant des brèches dans leurs propres murailles pour encourager de belles invasions, places fortes où s’acharnent guerrières et guerriers qui se livrent et délivrent : les bibliothécaires.

 

Alors ? À l’assaut ? "

 

 

 

 

Hervé Le Corre invite trois auteurs qu’il apprécie pour une discussion à bâtons rompus. Accompagné du journaliste Lionel Germain animateur des rencontres, l’écrivain échange avec Jean-Christophe Tixier, Hugues Pagan et Sébastien Gendron, trois auteurs de polars et romans noirs aux styles résolument différents. Afin de plonger le public dans les univers de chacun de ces auteurs, une lecture par les comédiens Audrey Saffré et Mickaël Kochalski, telle une mise en bouche littéraire, est proposée avant chaque rencontre.

 

 

Mardi 1er octobre à la bibliothèque de Carbon-Blanc

18h-19h : Lectures d'œuvres choisies d'Hervé Le Corre et Jean-Christophe Tixier

19h-20h30 : Rencontre 

 

Auteur de romans noirs et de polars pour la jeunesse et les adultes, Jean-Christophe Tixier publie son premier roman Dernière Station en 2010 grâce auquel il est lauréat du Grand prix VSD du polar 2010 - Prix des lecteurs. Il remporte également dix-sept prix avec le roman jeunesse 10 minutes à perdre (2015). Créateur et responsable du salon polar de Pau “Un Aller-Retour dans le Noir”, il dirige également la collection “Quelqu’un m’a dit” aux éditions In-8 dédiée aux nouvelles d’anticipation sociale. Son dernier roman Les Mal-Aimés paru en 2019 chez Albin Michel a été sélectionné pour le prix France Bleu / Page des libraires. 

 

 

Mardi 8 octobre à la bibliothèque de Mérignac

18h-19h : Lectures d'œuvres choisies d'Hervé Le Corre et Hugues Pagan

19h-20h30 : Rencontre 

 

Auteur de romans policiers et scénariste, Hugues Pagan a été inspecteur de police pendant plus de 10 ans. L’ancien flic devient auteur de romans policiers en 1982 puis scénariste de films et de séries de télévision. Il crée en 2006 la série Mafiosa pour Canal + puis à partir de 2008, il signe pour France 2 les scénarios de l'adaptation des romans policiers historiques Nicolas Le Floch de Jean-François Parot. Il est élevé au rang de Chevalier des arts et des lettres en 1998. Après vingt ans de silence, il revient à l’écriture de polars avec Profil Perdu en 2017. Son dernier roman Mauvaises nouvelles du front est sorti en novembre 2018 chez Rivages/Noir.

 

 

Jeudi 10 octobre à la bibliothèque du Haillan

18h-19h : Lectures d'œuvres choisies d'Hervé Le Corre et Sébastien Gendron

19h-20h30 : Rencontre

 

Sébastien Gendron est l'auteur d'une dizaine de romans noirs. Il est aussi réalisateur, scénariste et chroniqueur. Il publie son premier roman La jeune fille et le cachalot en 2003. Il est également l’auteur d’Échantillons gratuits (Les Petits Matins), Tri sélectif des ordures (Pocket), Road tripes (Albin Michel), La Revalorisation des déchets (Albin Michel) et My way (Toucan noir). Il écrit également pour la jeunesse. Son dernier roman Révolution (Albin Michel, 2017) est une comédie noire subversive qui se situe entre Frédéric Dard et les Monty Python.

 

 

Du 7 au 13 octobre à la médiathèque d’Ornon 

 

« Au dixième étage, une femme, seule, un plat à gratin, 2 gosses, un chien, du liquide vaisselle au citron, du remue-méninge, la radio, Carrefour, un ex (père), du média, de l’événement. Qui tuera qui en premier ? »

 

Plongé(e) dans l’obscurité, allongé(e) sur une chaise longue au coeur de l’igloo, une installation sonore installée dans bibliothèque, découvrez le fin mot de l’histoire avec l’adaptation radiophonique (textes, musique et bruitage) de la nouvelle d’Hervé Le Corre, Chienne de vie. 

 

 

Lundi 7, mardi 8 et jeudi 9 octobre à la bibliothèque de Bordeaux Mériadeck

18h-21h

 

Auteur de polars et de romans noirs humoristiques, l’écrivain Sébastien Gendron vous embarque dans un atelier d’écriture créative ouvert à tous. Trois séances pour découvrir, redécouvrir ou approfondir les principes de l’écriture narrative et de la construction d’une intrigue lors d’un atelier conçu par l’auteur lui-même. Tous les niveaux d’écritures sont les bienvenus. 

La master class se déroule sur trois séances, l’inscription vaut pour les trois jours. 

Sur inscription au 05 56 10 30 00.

 

 

Hervé Le Corre © Philippe Matsas

Jean-Christophe Tixier © Samuel Kirszenbaum

Hugues Pagan © Hannah Assouline

Sébastien Gendron © Les Pictos